dimanche 3 mai 2009

Retour de la terre sainte

Bonjour à tous!

Je reviens tout juste d'un séjour en Israël où j'ai passé le plus clair de mon temps dans un kibboutz. Un kibboutz détient à l'origine un poids idéologique assez lourd; c'est une communauté de personnes engagées vivant en collectivité. Un kibboutz peut se développer et vivre grâce à l'engagement individuel de chacun de ses membres. A leur naissance, les kibboutz étaient des communautés avec un idéal fondé sur la propriété collective des moyens de production. Le cadre de vie et l'organisation permettaient à tous les membres de faire entendre leur voix dans les décisions votées et de se partager équitablement les droits et les devoirs.
Si je vous fais part de ce témoignage dans le blog aujourd'hui, c'est parce que les consommations d'eau et d'électricité au kibboutz m'ont posé question. Malgré le ballon d'eau chaude à surveiller dans chaque maison où l'on fait attention à ce que chacun ait sa quantité nécessaire, l'eau est utilisée à foison. On prend plusieurs douches et/ou bains par jour et les arrosages automatiques sont lancés chaque soir un peu partout... En ce qui concerne l'électricité, les lumières sont allumées parfois en pleine journée avec un soleil radieux à l'extérieur. Ce réflexe d'éteindre la lumière en sortant d'une pièce n'existe pas... Je me souviens être passée plusieurs fois derrière les gens pour éteindre des néons, allogènes et autres sources de lumière. Que ces comportements viennent d'enfants, à la rigueur on peut se dire que c'est un oubli et qu'il faut le leur rappeler, mais lorsque ça vient d'adultes et que l'on constate que c'est une attitude habituelle... Il faut noter que lorsqu'on est membre du kibboutz, le fonctionnement économique est un peu particulier. En général, on donne en effet l'intégralité de son salaire au kibboutz et en retour, on ne paie rien, pas de loyer, pas de relevé à payer. Chaque membre a un numéro qu'il donne à la caisse de l'épicerie ou à la salle à manger commune ou réfectoire et ce qu'il achète est décompté.
Les habitants du kibboutz n'ayant pas de facture d'eau et d'électricité, il est difficile de chiffrer la consommation de chacun et de pousser à une éducation à l'économie d'énergie lorsque ceux-ci n'en connaissent pas vraiment la valeur...
Cette situation est d'autant plus marquante qu'à 2/3 kilomètres de là, les habitants de la bande de Gaza sont victimes d'un manque d'eau considérable pour vivre. En l'absence de produits nécessaires pour purifier l’eau polluée et à cause de la destruction des tuyaux d'approvisionnement, les gens sont obligés de boire une eau impropre à la consommation, qui compromet leur santé. En définitive, on pourrait se demander si cette carence en eau saine n'est pas devenue plus meurtrière encore que les conflits armés entre Israël et Palestine.

P.S: Je vous incite à aller lire le témoignage d'un franco-israélien sur le site du Coprodh.

mardi 7 avril 2009

L'éducation au développement durable

Petite précision concernant ce site internet que je viens de mettre en lien (Merci M. FX pour l'info!!): il propose divers thèmes et de nombreuses ressources pour appréhender le développement durable et agir en sa faveur avec des pratiques clairement expliquées. Notamment, l'onglet "accès à l'éducation" offre des "articles" intéressants concernant le lien entre éducation et développement ou encore la transmission des valeurs dans l'éducation. Le développement durable est abordé dans ces rubriques par ses dimensions environnementales, économiques et sociales.
En outre, le site offre un véritable espace et outils de travail pour les enseignants et éducateurs avec des activités thématiques classées par niveau scolaire (collège et lycée).

dimanche 29 mars 2009

Le bio dans l'horticulture

Le week-end dernier je suis allée au salon "Vivre autrement" avec certains jeunes de l'internat. Ce salon, qui se déroulait au Parc Floral de Paris, cherchait à démontrer que l'on peut conjuguer modernité et écologie. Avec pas moins de 400 exposants pour présenter leurs produits et leurs démarches, de l'alimentation aux vins bio, en passant par la beauté, la santé bio et nature, le textile écologique, les écoproduits, la protection de l'environnement... En outre, des conférences pour mieux comprendre les méthodes et les produits écologiques et surtout des ateliers pratiques pour réapprendre à tout faire soi-même. C'est ce dernier point qui a été particulièrement intéressant et enrichissant. "Faire eux-mêmes": on touchait là le fond du problème que je rencontre au foyer pour sensibiliser les jeunes. De fait, certains se sont initiés à la cuisine ou au jardinage bio quand d'autres ont appris à customiser de vieux vêtements. Je ne cache pas que les exposant de produits alimentaires ont eu le plus de succès pour une pause gourmande avec les producteurs en découvrant une sélection de produits bio introuvables en grande distribution.
J'ai oublié de préciser que sur le site de la MECS où je travaille, se trouve un lycée horticole, avec diverses formations allant de la 4ème au BEP, auquel quelques jeunes pris en charge par la MECS sont inscrits. Aussi, certains ont pris un réel plaisir à jardiner bio avec des outils, des graines, des plantes et des conseils nouveaux.
L'institution organise une journée portes ouvertes, rebaptisée "journée de l'amitié" le 17 Mai prochain. Je me dis que cela pourrait être l'occasion de lancer l'idée de l'initiation au bio dans le jardinage et la culture en faisant le parallèle avec la protection de l'environnement au sein des formations proposées au lycée horticole!!

jeudi 19 mars 2009

La semaine du développement durable


Bonjour à tous!!

Si vous avez raté le fameux festival du week-end dernier, voici un moyen de vous rattraper! En effet, le Ministère du Développement durable à mis en place une semaine du 1er au 7 Avril consacrée à la question... du développement durable, avec au programme des expos, des dégustations, des manifestations dans le but de sensibiliser le grand public et d'inciter la population à des comportement favorisant le développement durable. Ainsi, des activités sont organisées dans la France entière (classées par région sur le site) pour, non seulement permettre une prise de conscience, mais surtout, donner aux citoyens des moyens d'action. En s'appuyant sur des valeurs comme la responsabilité, le partage ou le principe de précaution, le développement durable exprime deux choses qui peuvent facilement s'expliquer aux jeunes: nous avons le droit d'utiliser les ressources de la Terre mais aussi le devoir d'en assurer la pérénité pour les générations futures. Il s'agit de répondre aux besoins présents sans pour autant compromettre ceux des générations à venir. Ces démarches sont assurées par des associations, des collectivités territoriales, des entreprises et des établissement scolaires et universitaires. Ce dernier lieu me parait indispensable comme exemple de bâtiment à usage collectif et lieu d'apprentissage et de socialisation de futurs citoyens avec en ligne de mire non pas un "retour en arrière" dans nos modes de vie mais plutôt un progrès pour l'humanité.
Petit aspect critique malgré tout: on peut se demander dans quelle mesure le Grenelle de l'environnement est vraiment un accord à valoriser compte tenu de tous les reproches qui lui ont été adressés tant par le milieu associatif que par les hommes politiques eux-mêmes (en témoigne le désaccord entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Louis Borloo au moment de sa signature). Par ailleurs, il est pour le moins irritant que le gouvernement mette en place une semaine du développement durable à l'intention du "grand public" alors qu'il est reconnu que la plus grande partie de la pollution résulte de l'activité industrielle. Encore un moyen de se donner bonne conscience sans réellement tenter de résoudre le problème à sa source? Le débat est ouvert...

mercredi 11 mars 2009

Festival


Juste une petite info que je viens de découvrir! Un "festival d'écologie urbaine et populaire" a lieu les vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 Mars. Cela se déroule au centre culturel Jean Vilar à l'Ile Saint Denis dans le département du 93, avec au programme douze films dont Super size me, Made in India, Le monde selon Monsanto, Le sacrifice, La prophétie des grenouilles ainsi que huit débats avec Danielle Mitterrand, Noël Mamère, Patrick Braouezec, Claude Bartolone, José Bové, Marie-Christine Blandin, Gilles Lemaire, Robin Renucci… La résistance populaire contre les OGM et la pollution s'organise!! Globalement trois jours de cinéma et de débats, d’information, d’éducation, de connexion, d’échanges, d’exemples, d’alternatives, de résistances aux injustices sociales et environnementales. Ca donne envie!!

dimanche 8 mars 2009

S-E-N-S-I-B-I-L-I-S-A-T-I-O-N

Je ne désespère pas et me dis qu'aux alentours de 12 ans, les jeunes peuvent être sensibles à l'écologie, au monde qui les entoure, et sont suffisamment âgés pour prendre conscience de leurs comportements et de leurs conséquences.
Dans leur quotidien, voici quelques infos que j'ai pu faire passer pour les inciter à choisir de nouvelles habitudes et/ou réflexes: éteindre systématiquement la lumière lorsqu’on sort d’une pièce, penser à trier ses déchets en utilisant les poubelles de couleur prévues à cet effet, faire les courses en utilisant un panier plutôt que plusieurs sacs plastiques (nous prenons toujours les mêmes cabas), prendre de préférence une douche rapide et ne pas y rester trop longtemps, ne pas laisser couler un jet d’eau inutilement pendant qu’on se savonne les mains, qu’on se lave les dents ou qu’on rince la vaisselle... ces gestes manifestement faciles à appliquer ne sont pas moins difficiles à intégrer. Pourtant ce qui pouvait leur paraitre anodin à petite échelle est en train de se transformer en un message qui circule de groupe en groupe sur le foyer! "Tel éducatrice achète des produits bios pour les courses du week-end, pourquoi pas nous?", "On peut venir manger sur votre groupe ce soir? On a envie de goûter la nouvelle recette bio!", "Tu prends la peine d'éteindre ta lumière toi maintenant?". On avance, on avance...

samedi 7 mars 2009

Retour de terrain

Après avoir discuté avec certains collègues, il s'est avéré que la dimension "bio" dans l'éducation donnée aux jeunes accueillis à l'internat, n'est que secondaire. En effet, lorsqu'on évoque les situations dramatiques de chacun des jeunes (en rupture familiale et/ou scolaire) il est évident que la sensibilisation au quotidien à la "bio attitude" n'est pas une priorité. Or, il semble que ces derniers soient de plus en plus à même de l'accueillir.
Il arrive fréquemment que nous soyons amenés, en tant qu'éducateurs, à devoir faire les courses alimentaires pour un week-end travaillé. Dans ce cas, nous sommes accompagnés de deux/trois jeunes avec lesquels nous évaluons les quantités de nourriture à acheter en fonction du nombre de personnes présentes sur le groupe de vie et ce, pour chaque repas du week-end. A mon grand désarroi, je ne peux choisir d'aller faire ces courses dans la bioccoop du coin car l'établissement a un compte au supermarché Atac où les éducateurs doivent se rendre.
C'est à cette occasion que j'ai tout de même pu acheter un maximum d'articles "bio" qui ont suscité beaucoup de remarques du côté des jeunes (et des autres éducateurs par ailleurs). "Mais pourquoi du bio?", "A quoi ça sert?", "Est-ce que c'est plus cher?" et ensuite: "Ca a du goût!", "Je me sens rassasié alors que d'ordinaire je mange deux assiettes pleines comme çelle-là!".
Le débat a pu véritablement s'amorçer lors de ces week-end. Sans être totalement conquis par cette alternative alimentaire, les jeunes s'y sont interessés et ont établi des différences entre les produits proposés en supermarché. J'ai pu aussi leur expliquer les valeurs et engagements qui fondent les coopératives bio (biocoop) et qui font écho non seulement à la qualité des produits de l'agriculture biologique mais aussi au commerce équitable et au développement durable.
Beaucoup de questions restent néanmoins en suspens et les avis des professionnels travaillant auprès des jeunes divergent concernant l'accessibilité de cette consommation, la diversité des produits et l'idée de "consom'action" à travers cette démarche citoyenne.
En définitive, je me réjouis d'avoir enfin trouvé un moyen d'interpeller les jeunes sur la question: la préparation des repas du week-end!